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  • Rationnement du crédit : Limite au financement des agriculteurs ?

    Rationnement du crédit : Limite au financement des agriculteurs ?

    Rationnement du crédit : un frein pour les agriculteurs en Afrique

    Le rationnement du crédit est l’une des principales limites des financements accordés aux agriculteurs au Bénin et dans de nombreux autres pays d’Afrique subsaharienne.

    Qu’est-ce que le rationnement du crédit ?

    Le rationnement du crédit, le rationnement partiel pour les puristes, désigne le fait qu’une institution financière accorde un montant de crédit inférieur à celui demandé par le client. Ce phénomène est particulièrement observé au sein des institutions de microfinance (IMF), également appelées Systèmes Financiers Décentralisés (SFD). Il est important de reconnaître toutefois que le rationnement n’est pas nécessairement d’une volonté de nuire aux bénéficiaires, mais plutôt d’une conséquence logique du modèle économique de ces institutions et d’autres facteurs dont les asymétries d’informations.

    En effet, les IMF ont été créées, entre autres, pour fournir des services financiers aux populations exclues du système bancaire classique. Elles privilégient donc l’accessibilité du crédit à un plus grand nombre de personnes, quitte à réduire les montants individuels octroyés. Par ailleurs, accorder un montant inférieur à la demande initiale réduit, aux yeux des IMF, le risque de non-remboursement. L’idée sous-jacente est simple : une personne capable de rembourser un prêt d’un million de FCFA devrait pouvoir rembourser sans difficulté un montant réduit, par exemple 700 000 FCFA.

    Un impact négatif sur l’agriculture

    Cependant, cette logique n’est pas pertinente dans le secteur agricole. En effet, la rentabilité d’un projet agricole est très sensible aux variations de l’investissement financier et matériel. Lorsqu’un agriculteur reçoit un financement réduit, il doit revoir son projet à la baisse, ce qui compromet souvent son efficacité et sa rentabilité.

    Prenons l’exemple d’un maraîcher qui prévoyait emblaver cinq hectares avec un investissement de 5 000 000 FCFA. Si son crédit est réduit à 3 000 000 FCFA, il devra probablement se limiter à trois hectares, ce qui réduit les économies d’échelle et l’efficacité globale de son projet. De plus, il peut être contraint de supprimer ou de remplacer certains intrants, équipements ou matériels initialement prévus. Or, ces éléments sont souvent essentiels à la réussite et à la rentabilité de l’exploitation.

    Le risque de détournement des crédits

    L’un des autres effets pervers du rationnement est le détournement des crédits agricoles. Lorsque les fonds obtenus ne suffisent plus pour mener à bien le projet initial, certains bénéficiaires redirigent l’argent vers des activités alternatives dont les chances de réussite sont incertaines. Dans les cas les plus préoccupants, les fonds sont utilisés à des fins non productives, comme des dépenses sociales (mariages, funérailles, etc.), compromettant ainsi sérieusement la capacité de remboursement.

    Globalement,

    Les effets négatifs du rationnement augmentent le taux de défaut de remboursement des crédits agricoles. Par conséquent, les institutions financières deviennent encore plus réticentes à financer ce secteur, réduisant ainsi davantage l’accès au crédit pour les agriculteurs. Il devient donc essentiel d’analyser en profondeur la problématique du rationnement du crédit agricole et de réfléchir à des solutions permettant d’adapter les mécanismes de financement aux besoins réels des exploitants agricoles.

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  • Le crédit-bail agricole : accéder à l’équipement sans se ruiner

    Le crédit-bail agricole : accéder à l’équipement sans se ruiner

    Le crédit-bail agricole : accéder à l’équipement sans se ruiner

    Le crédit-bail agricole : accéder à l’équipement sans se ruiner

    Quand on parle de mécanisation agricole, beaucoup baissent les yeux. Pas parce qu’ils n’en veulent pas. Parce qu’ils pensent que c’est hors de portée.

    Acheter un tracteur ? Trop cher. Une décortiqueuse ? Impensable. Un système d’irrigation ? Peut-être un jour…

    Et si on te disait qu’il existe une solution pour utiliser ces équipements sans les acheter immédiatement ? Une solution souple, progressive, intelligente. Cette solution, c’est le crédit-bail agricole.

    C’est quoi exactement, le crédit-bail agricole ?

    Le crédit-bail — ou leasing — est une forme de financement dans laquelle une institution (banque, société de leasing, coopérative) achète un équipement à ta place et te le met à disposition contre des paiements réguliers.

    Tu l’utilises. Tu en profites. Et à la fin, tu peux choisir : le rendre, prolonger le contrat… ou l’acheter définitivement.

     C’est comme une location avec la possibilité d’achat intégrée. Une solution pensée pour les agriculteurs.

    Comment ça fonctionne, concrètement ?

    Voici le cycle classique du leasing agricole :

    1. Tu choisis l’équipement nécessaire (ex. : un tracteur, une moissonneuse, un séchoir solaire).
    2. Le bailleur l’achète pour toi.
    3. Tu l’utilises sur une durée définie (ex. : 3 à 5 ans).
    4. Tu paies des redevances régulières (mensuelles, trimestrielles…).
    5. À la fin, tu décides : acheter, prolonger ou restituer.

     Certaines structures prévoient même un accompagnement technique (formation à l’utilisation, maintenance…).

    Pourquoi c’est une solution stratégique pour les producteurs ?

    1. Tu accèdes à l’équipement sans capital initial

    Pas besoin d’endetter toute ta famille ou d’hypothéquer ton champ pour acheter du matériel.

    Tu gardes ta trésorerie pour d’autres urgences (intrants, personnel, imprévus).

    2. Tu gagnes en productivité immédiatement

    Dès que le matériel arrive, tu travailles mieux, plus vite, avec moins de pertes. Ce n’est pas un rêve, c’est un saut de performance.

    Un producteur de riz au Bénin ayant loué un décortiqueur peut doubler ses revenus en 24 mois.

    3. Tu maîtrises ton budget

    Les paiements sont fixes, prévisibles. Pas de surprises. Tu sais ce que tu paies, et pour quoi tu paies.

    4. Tu réduis les risques

    Si ton activité ne décolle pas, tu peux restituer l’équipement à la fin du contrat, sans dette écrasante.

    Quelles sont les limites ou conditions du crédit-bail agricole ?

    Aucune solution n’est magique. Voici les points d’attention à connaître :

    L’équipement reste la propriété de la société de crédit-bail tant que le contrat n’est pas soldé.

    Une bonne capacité de remboursement est nécessaire.

    Le coût total peut être à (il est souvent) supérieur à un achat direct en raison des frais et intérêts.

     Un exemple concret pour mieux comprendre

     Fatoumata, productrice de pommes de terre au Burkina Faso.
    Elle rêvait d’un système de stockage pour éviter les pertes après récolte.

    Mais le coût ? 4 millions FCFA.

    Grâce à un contrat de leasing sur 4 ans, elle a obtenu une chambre froide solaire.
    Résultat après 6 mois : 30 % de pertes en moins, hausse du prix de vente, nouveaux clients en restauration.

     Elle rembourse tranquillement chaque mois… et possède une vraie arme commerciale.

    La mécanisation ne doit plus être un luxe. C’est une urgence stratégique pour notre souveraineté alimentaire.

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